Antonio Skármeta, écrivain chilien contemporain
Cet écrivain s’est illustré non seulement dans la littérature mais aussi dans le théâtre et le cinéma.
La poésie, l’exil, la musique, l’amitié… rythment l’œuvre, et la vie, d’Antonio Skármeta. Si le nom de cet écrivain chilien n’est pas connu du grand public à l’étranger, l’une de ses œuvres transposées à l’écran a connu un succès mondial : Le Facteur (Il postino), film sorti en 1996, réalisé par Michael Radford, avec Philippe Noiret et Massimo Troisi, qui a remporté l’Oscar de la meilleure musique de film et était nominé pour l’Oscar du meilleur film. L’histoire se situe dans les années 1950 sur une petite île du sud de l’Italie. L’ingénu Mario (Massimo Troisi) devient le facteur et apporte le courrier à son unique client, un grand écrivain chilien en exil, Pablo Neruda (Philippe Noiret). Un poète qui va l’aider à séduire la fille dont il est tombé amoureux en lui faisant découvrir le pouvoir des mots et la beauté magique de la poésie. Une ode à l’amour, à l’amitié, à la générosité, à la poésie.
Ce long métrage est l’adaptation d’Une ardente patience (Ardiente paciencia, 1985) d’Antonio Skármeta. Dans le livre, l’action se passe à Isla Negra, qui n’est pas une île mais un village au bord du Pacifique où Neruda a une maison. Un ouvrage avec pour toile de fond le Chili des années 1960-1970, totalement absent dans le film : Neruda s’y réjouit de la victoire de Salvador Allende à la présidentielle avant, quelques années plus tard, d’être anéanti par la prise de pouvoir d’Augusto Pinochet. Une histoire finement tissée dans le livre et qui correspond à l’homme Antonio Skármeta. Il l’avait d’ailleurs lui-même portée à l’écran en 1983 et avait été récompensé par le grand prix du festival de Biarritz.
Antonio Skármeta Branicic est né en 1940 à Antofagasta, de parents immigrés dalmates. Il étudie la philosophie et le théâtre à l’Université du Chili, voyage, écrit et monte des pièces de théâtre, obtient un Master of Arts à New York, avant d’enseigner la philosophie et la littérature de 1967 à 1973 à Santiago. Le prix Casas de las Américas qu’il remporte pour son recueil de nouvelles Desnudo en el tejado en 1969 lui donne une visibilité internationale. Il suit avec grand intérêt le triomphe de Salvador Allende, élu président du Chili en 1970, et participe aux réformes à l’Université et pour une meilleure diffusion de la culture dans la population. Il se rapproche du cinéma aussi quand le réalisateur allemand Peter Lilienthal le sollicite pour écrire un scénario. Après la prise de pouvoir de la junte militaire en 1973, il décide de quitter le Chili avec sa famille.
Il va d’abord à Buenos Aires, puis à Berlin-Ouest, où il écrit son premier roman, Soñé que la nieve ardía (1975), et le deuxième, No pasó nada (1980), qui évoquent ce douloureux exil. Il enseigne à l’Académie de cinéma et télévision, collabore à des revues de littérature, écrit des scénarios, donne des conférences, voyage, puis enseigne régulièrement la littérature latino-américaine à l’université du Missouri, publie Une ardente patience en 1985. En 1989, il rentre dans un Chili qui se libère de la dictature. Il fonde un atelier littéraire à l’Institut Goethe de Santiago, écrit des chroniques culturelles pour la revue Caras, crée en 1992 l’émission télévisée El show de los libros avec pour objectif d’éveiller la curiosité des téléspectateurs pour les livres, ce qu’il parviendra à faire, l’émission ayant connu un succès inattendu. Et bien sûr, il continue à écrire des romans. De 2000 à 2003, il est nommé ambassadeur du Chili en Allemagne, une belle revanche.
Bien que se référant souvent à des thèmes difficiles, comme l’exil et la dictature, sa littérature est toujours empreinte d’un grand sens de l’humour et de réalisme. Un ton léger et en apparence détaché pour ne pas tomber dans l’apitoiement facile et illustrer le parti-pris de l’optimisme. Sa ville natale et l’exil sont à l’honneur dans la Fille et le trombone : c’est dans le port d’Antofagasta que débarque d’Europe un joueur de trombone avec une fillette orpheline. Un beau roman sur l’émigration et la musique. Dans la Noce du poète, la poésie, l’émigration et cette fois sa région d’origine sont mises en avant : le roman raconte les pérégrinations d’un poète bohème qui va s’installer sur une île de l’Adriatique pas aussi tranquille qu’elle n’en a l’air… Les années Pinochet et le retour à la démocratie forment le contexte du Ballet de la victoire, un polar politique. Neruda était son ami. Il est le pilier d’Une ardente patience et l’auteur lui a rendu hommage dans Neruda par Skármeta, publié en 2003 à l’occasion du centenaire de la naissance et trentième anniversaire de la mort de celui qui fut prix Nobel de littérature.
“Il y a des choses plus importantes que soi-même. Par exemple la patrie.” (La noce du poète).
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