Pablo Neruda, Prix Nobel de littérature
L’écrivain et poète est aussi connu pour ses engagements politiques et son originalité.
“Ce n’est qu’au prix d’une ardente patience que nous pourrons conquérir la cité splendide qui donnera la lumière, la justice et la dignité à tous les hommes. Ainsi la poésie n’aura pas chanté en vain.” Ces mots de Pablo Neruda ont terminé le discours qu’il prononça en 1971 à Stockholm lors de la remise de son prix Nobel de littérature.
Pablo Neruda, de son vrai nom Ricardo Neftalí Reyes Basoalto, est né en 1904 à Parral, dans la région du Maule, au centre du Chili. Il passe son enfance à Temuco, dans le Nord de la Patagonie, puis la famille s’installe à Santiago. Il se découvre jeune un goût pour la poésie et se prépare à enseigner le français, langue prestigieuse alors, celle de la culture et de la diplomatie. Il publie son premier recueil de poésies à 19 ans : Crepusculario, suivi de Veinte poemas de amor y una canción desesperada. Neruda sort des folles nuits de bohème pour entrer dans la vie active en devenant diplomate en 1927, d’abord en Asie, puis en Argentine, puis en Espagne où il se lie à de grands poètes du groupe littéraire Generación del 27 comme Federico García Lorca et Rafael Alberti. En 1936 éclate la guerre d’Espagne, Neruda est relevé de ses fonctions de consul, défend la cause des républicains et définit son engagement politique, que l’on retrouve dans España en el corazón.
Neruda rentre au Chili puis reprend du service diplomatique à Paris en 1939, où il organise l’exil au Chili de réfugiés républicains espagnols, puis à Mexico de 1940 à 1943. Ces fonctions ne l’empêchent pas de continuer à écrire, pour des revues littéraires mais aussi ce qui restera mondialement l’un de ses titres phares : El Canto General. Un immense recueil de poèmes consacrés à l’histoire de l’Amérique Latine, comme une épopée du Nouveau monde et ses vicissitudes humaines, un regard très critique sur la construction de l’homme américain (“La terre s’est imposée l’homme pour châtiment”).
En 1945, Pablo Neruda est élu sénateur pour les provinces de Tarapacá et Antofagasta, dans le Nord du Chili, et reçoit le prix national de littérature. Peu après son élection, il adhère au Parti Communiste du Chili. Deux événements marquants l’année suivante : il rencontre Matilde Urrutia, qui deviendra plus tard sa compagne jusqu’à la mort et lui inspirera ses Cien sonetos de amor, et son pseudonyme Pablo Neruda devient légalement son nom. 1947 marque une rupture : ses critiques à l’encontre du président chilien González Videla lui valent sa radiation comme sénateur, un mandat d’arrêt et le refuge dans la clandestinité en 1948. En 1952, il peut rentrer officiellement au Chili.
Pablo Neruda suit toujours les fils directeurs de sa vie : voyager, écrire, militer. En 1970, il se réjouit de l’élection à la présidence du Chili de Salvador Allende, le candidat d’une union de la gauche qu’il a soutenu. Il est du reste désigné ambassadeur du Chili en France en 1971 puis reçoit la même année le prix Nobel de littérature, consécration suprême pour celui qui a déjà beaucoup de distinctions. Le 11 septembre 1973, Salvador Allende meurt dans le palais de la Moneda au moment du coup d’État. Pablo Neruda le suit dans la tombe le 23 septembre, de maladie.
Ses œuvres ont été traduites dans plus de 35 langues, il a voyagé dans le monde entier, rencontré nombre de personnalités artistiques et politiques, mêlant toujours la littérature et le militantisme.
La Fondation Pablo Neruda gère les visites de ses maisons (fermée le lundi), qui attirent les curieux de ses architectures et collections étonnantes. La Chascona à Santiago, La Sebastiana à Valparaiso et Isla Negra au sud de Valparaiso. Intéressantes, elle permettent aussi de faire connaissance avec le poète, et ses goûts pour la mer (bateau, figures de proue, coquillages…), le voyage, l’éclectisme (dans l’architecture notamment), le partage avec les amis (importance du bar) et bien sûr les arts (littérature, peinture, dessin, sculpture…).
Chaque maison a son histoire aussi : la Chascona, dans le quartier Bellavista de Santiago, était le surnom de Matilde Urrutia, alors sa maîtresse, pour qui il la fit construire en 1953. La Sebastiana de Valparaiso, Neruda l’a achetée quelques années plus tard à un homme prénommé Sebastián, parce qu’il voulait un endroit tranquille pour écrire. Enfin, Isla Negra a aussi été un refuge : le poète a acheté en 1939 une petite maison dans un coin désert au bord du Pacifique, puis l’a transformée et agrandie à sa façon si particulière au fil du temps. Des trois, Isla Negra est la maison la plus originale, la plus émouvante aussi : les corps de Pablo Neruda et Matilde Urrutia y ont été transférés depuis Santiago en 1992. Au milieu des fleurs du jardin, leurs tombes font face à l’océan. C’est là que le poète voulait être enterré.
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