ColoColo

Chef de guerre et de l’armée des Mapuches

Buste de Colo-Colo, Estadio Monumental, Macul, Santiago, Región Metropolitana, Chile

Colocolo, qui s’écrit également Colo Colo, désigne une espèce de félin andin proche du chat en langue mapudungun. Les linguistes mapuches soulignent qu’il s’agit sûrement d’un nom incomplet auquel il manque un adjectif qui qualifie et distingue chaque nouveau-né mapuche.

Colocolo était un grand chef militaire mapuche. Il était l’un des principaux stratèges des guerres de résistance contre la colonisation espagnole de leur territoire, au cours des années 1540. Il n’existe aujourd’hui que peu de documents à son propos, et la plupart des écrits le mentionnant ont été rédigés bien du temps après sa mort, inspirés de récits oraux. Sans doute né autour de 1490 dans la région actuelle de Bío-Bío, Colocolo aurait occupé le poste de « Toqui de la Paz » c’est-à-dire chef militaire suprême, qui détermine la stratégie de défense à adopter, à partir de la première période de la guerre d’Arauco dans la région. Bien que d’un âge déjà avancé, il accompagna les autres chefs militaires comme Lautaro, Fresia et Caupolicán dans leurs campagnes, auxquelles il survécut.

Cacique Colo-Colo, Estadio Monumental, Santiago de Chile

Il réussit à unir les clans mapuches dispersés autour de la rébellion contre les colonisateurs espagnols, en menant une lutte acharnée au cours de laquelle il a remporté d’importantes victoires : la bataille de Tucapel (gagnée le 25 décembre 1553), où, avec Lautaro et Caupolicán, ils réussirent à tuer Pedro de Valdivia ; l’assaut de Concepción, où Colocolo fit attaquer et détruire la ville, faisant fuir les envahisseurs espagnols ; la paix circonstancielle avec García Hurtado de Mendoza en 1559 ; les victoires sur les armées de Francisco de Villagra. En 1563 une nouvelle guerrilla fut menée par Pedro de Villagra, qui assiègea le fort d’Arauco et la ville d’Angol à deux reprises. Colocolo signa alors, avec le nouveau gouverneur du Chili, Rodrigo de Quiroga, cette trêve qui dura jusqu’à la mort du chef mapuche en avril 1565, démontrant ainsi le respect de son peuple pour sa stratégie. Cependant, d’autres sources placent sa mort en 1560 lors de la bataille de Quipeo, ce que contredisent les récits du soldat Alonso de Góngora y Marmolejo qui le mentionne dans l’insurrection de 1563.

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