Les Aymaras

La communauté Aymara est l’une des plus importantes en Amérique du Sud, elle s’étend de manière disparate sur les terres de Bolivie, du Chili et du Pérou.

 

Population et géographie

Apparus dès le XIIe siècle après le déclin de la culture Tiwanaku, les Aymaras forment une ethnie soudée de plus de 3 millions d’individus répartis principalement entre le sud du Pérou, le sud de la Bolivie, le long des rives du lac Titicaca et au Chili. Une infime partie habite près de la Cordillère des Andes du Noreste argentin. Au Chili, ils vivent dans le nord, en particulier dans la région de Tarapacá, à l’intérieur des hautes terres et dans les villes d’Arica et Iquique. Ils atteignent une population de plus de 120 000 habitants, soit 7,7 % de la population indigène du Chili.

 

Culture et mode de vie

Les Aymaras présents au Chili ont, comme la majorité des ethnies autochtones du pays, été occupés par les Incas puis par les colons espagnols. Exploités et privés de leurs terres, ils ont vu leur population chuter de manière spectaculaire. Toutefois, leurs croyances et leur culture ont persisté dans le temps et se sont perpétuées à travers les siècles jusqu’à la population actuelle, et encore plus depuis les dernières décennies.

Ils vivaient autrefois principalement de l’élevage de camélidés (alpagas et lamas) et de l’agriculture, en particulier la culture de la pomme de terre. Sur le plan de l’artisanat, les Aymaras se distinguent par leur savoir-faire ancestral dans le textile. Ces textiles comportent des symboles propres à leur identité et à leur vision du monde.

La festivité la plus connue de cette communauté est le nouvel an Aymara, la Macha’Mara, qui se célèbre annuellement le 21 juin. Elle se compose de rituels, de danses et de musiques andines. La musique Aymara se compose principalement d’instruments typiques des Andes comme le charango, la quena, la zampoña, le bombo, le quenacho et le rondador. Autre festivité importante, celle de la floraison des lamas durant les mois de janvier et février.

 

La cosmovision Aymara

La cosmovision aymara possède trois espaces spirituels : l’Arajpacha, l’Akapacha et le Manquepacha. Le premier représente le monde d’en haut c’est-à-dire le soleil ainsi que la lune. Le second représente le centre c’est-à-dire le monde où ils vivent. Le dernier symbolise le monde d’en bas, là où est gardé le passé. Il est associé à la mort et aux ténèbres. L’Akapacha a trois sous-niveaux de divinités, le Mallku (esprit protecteur des montagnes), la Pachamama (esprit de la terre-mère) et l’Amaru (le serpent lié aux rivières et canaux d’eau qui permettent de fertiliser les terres). Les Ayamaras tendent donc à vivre en harmonie entre ces différents espaces spirituels.

Parmi les principes de la cosmovision Aymara, on retrouve différents concepts :
– Le concept de réciprocité et de complémentarité entre les individus et le tout
– La connexion avec la nature et la conscience écologique
– La cyclicité du temps
– La correspondance entre le microcosme et le macrocosme

Les Aymaras sont adeptes du concept de la réincarnation. Ils perçoivent en effet la mort comme la fin d’un cycle, qui permet une sorte de ‘‘voyage-passage’’ qui ramènera à nouveau l’individu à la vie. Les rituels funéraires sont particulièrement soignés, où le défunt est accompagné de divers objets nécessaires pour son voyage. Des sépultures étaient autrefois créées pour l’occasion, avec les fameuses chullpas pour personnes de haut rang.

La feuille de coca fait partie intégrante de l’identité Aymara. Considérée comme sacrée, elle se consomme en acullico, sortes de petites boules de feuilles que l’on mâche, lors de cérémonies et de rituels. Les Yatiris (sages) utilisent également cette plante dans leurs médecines rituelles et naturelles.

 

Notre circuit à la rencontre de la culture Aymara