La coutellerie traditionnelle et artisanale au Chili

Parmi les accessoires du huaso, cavalier traditionnel de la vie rurale du Chili, on trouve l’emblématique corvo.

Le corvo est le nom donné à ce couteau chilien qui se distingue par sa forme en croissant de lune et sa lame tranchante sur la face intérieure.
Il est difficile de remonter à son origine mais d’après les dires, le corvo serait inspiré du couteau marras qui était utilisé comme outil agricole pour la récolte du raisin dans la péninsule ibérique ou d’un autre outil agricole en bois utilisé par les indigènes du nord du Chili.

Il a longtemps été l’outil indispensable du mineur et du Huaso mais également et surtout un emblème de l’armée chilienne. Il aurait permis aux militaires de semer la terreur parmi les troupes ennemies, notamment lors de la guerre contre la Confédération péruvienne-bolivienne (1836-1839).

Ce célèbre et fidèle outil de travail représente encore aujourd’hui une arme de combat qui se porte traditionnellement à la ceinture, sur le côté gauche.
En ce qui concerne sa forme et sa composition, la lame du corvo est de forme incurvée et est fabriquée à partir d’acier oxydable avec une teneur en carbone élevée afin de pouvoir l’aiguiser et le protéger de la rouille. Son épaisseur est généralement de 3 à 5 mm. La garde, quant à elle, est de forme ovale ou rectangulaire et est faite d’acier ou de bronze. Elle a pour but de protéger les doigts de celui qui la porte. Pour une meilleure prise, la partie centrale de la garde a des bords polygonaux et est faite de bois, de métal ou de corne. On en trouve également faites de bois de cerf, d’os, de lapis-lazuli, ou de cuir. La poignée dispose souvent de motifs en cuir pour une meilleure prise en main. L’extrémité de la poignée est de forme rectangulaire ou ovale et permet de libérer le poignet dans le cas où il serait saisi par l’ennemi.

Certains le mettent dans un étui, d’autres non. Celui-ci doit également être fabriqué dans un matériau inerte pour éviter l’oxydation du métal.