Gouverner en contexte de tensions sociales

Les différents gouvernements se succèdent et rythment l’histoire du Chili

 

Les mandats d’Arturo Alessandri

Statue de Arturo Alessandri Palma devant le palais de la Moneda

Les revendications sociales se traduisent lors des élections de 1920 où Arturo Alessandri devient président. Il améliore les conditions de vie des ouvriers, ce qui déplaît aux conservateurs qui, par leur entente avec l’armée, le font démissionner en 1924. Pourtant, sa popularité l’amène à nouveau à être élu président en 1925. Il instaure alors une constitution mettant en place un régime présidentiel.

 

Le pouvoir par la violence de Carlos Ibañez del Campo

Carlos Ibañez del Campo et son cabinet

En 1927 le colonel Carlos Ibañez del Campo le renverse ; puis il arrête, exile et assassine les dirigeants syndicaux et communistes. À l’image de l’Italie mussolinienne il centralise l’État, et la gestion du pays devient très pyramidale. La fin de l’industrie du salpêtre et la crise mondiale de 1929 ont pour conséquences que le chômage monte et que le PIB diminue de moitié en 3 ans. Ibañez del Campo doit démissionner en 1931.

 

Les années 1930 et 1940 marquées par trois élections de la gauche unie

Rassemblement socialiste rue San Diego, 1939

Plusieurs coups d’État font se succéder les présidents jusqu’à l’élection enfin démocratique d’octobre 1932 qu’Arturo Alessandri gagne. Il fait appliquer sa constitution de 1925. Un front populaire se constitue, rassemblant la majorité des partis de gauche et des syndicats, dont le candidat Pedro Aguirre devient président en 1938. Ce front populaire est réélu en 1942 et 1946, et profite de ses mandats pour mettre en place la protection sociale la plus avancée du monde. Au niveau économique, dans les années 1930, le nitrate est remplacé au Chili par le cuivre dont les mines appartiennent à des investisseurs étatsuniens. Le canal de Panama ouvre et marginalise ainsi le passage des navires par le cap Horn, privant le port de Valparaíso de la majorité de son trafic maritime, pourtant principal moteur économique de la ville.

 

Les débuts de la Guerre froide au Chili

Gabriel Gonzales Videla avec les Etatsuniens

L’alliance des gauches ne résiste pas au commencement de la Guerre froide puisque sous pression des États-Unis, le président Gabriel Gonzales Videla rend le communisme illégal[i], par la promulgation le 3 septembre 1948 de la loi 8.987 dite de Défense permanente de la démocratie, connue par ses détracteurs sous le nom de “loi maudite”. Elle renvoie les communistes des ministères et de la fonction publique, les prive du droit de vote puis déporte les dirigeants qui n’ont pas réussi à s’exiler au camp de Pisagua dans le nord du Chili. Après 20 ans de pouvoir à gauche, la droite est élue en 1952 avec le colonel Carlos Ibañez Campo. Jorge Alessandri est élu à sa suite par une coalition des libéraux et conservateurs inquiets des revendications sur la répartition des terres.

 

[i] HUNEEUS, Carlos. Lecciones a 60 años de la “ley maldita”. 2008.

 

Période historique suivante : la dictature militaire de Pinochet

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