L’économie minière au Chili

Le Chili est détenteur d’importantes ressources de minerais stratégiques, c’est-à-dire qui ont une importance clé pour la chaîne de production. Leur production est donc essentielle pour la sécurité et la stabilité économique du pays.

Cuivre brut
L’exploitation minière au Chili représente entre 11 et 16% du PIB du pays, près de 55% des exportations du pays, 8,5% des emplois déclarés, et 50% des investissements locaux et étrangers. Dans les plus de 8000 mines chiliennes, les principales ressources extraites sont le Fer, l’Or, le Lithium, le Cuivre, le Molybdène, et l’Argent. Les trois dernières ressources représentent respectivement 28% (1er producteur), 23% (2e) et 6% (4e) des ressources mondiales. Le lithium, surnommé “l’Or blanc”, est aussi au centre de l’économie minière du pays, puisqu’il détient 53% des réserves et 31% de la production mondiales. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la demande de lithium pourrait augmenter de 40% d’ici 2040 !

L’enjeu autour de la bonne gestion des exploitations minières est de très grande importance puisque depuis la découverte des premières mines en 1832, l’envol économique du pays est remarquable. Le pays mise sur ses exportations et devient rapidement l’un des exportateurs mondiaux de cuivre (25% du marché mondial en 1953), d’argent, d’or et de salpêtre. Les mines sont des lieux de richesse, où la police a peu de contrôle et les pillages sont fréquents.

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Extraction de fer, mine Cerro Negro Norte, Atacama

Depuis leurs premières découvertes au XIXe siècle, les mines sont devenues les théâtres d’enjeux économiques majeurs et font ainsi l’objet de convoitises. Ainsi, la gestion des mines est au cœur du conflit durant la guerre du Pacifique (1879-1884), qui oppose la Bolivie (alliée au Pérou) au Chili. La Bolivie est propriétaire d’exploitations minières dans la région de Tarapacá, mais qui sont alors occupées par des entreprises chiliennes. Le Chili, qui jouit alors d’une situation fiscale très avantageuse sur ces terrains miniers, refuse de payer les majorations de taxes imposées par la Bolivie et, mu par une volonté expansionniste, lui déclare la guerre. Le Chili sort vainqueur du conflit et récupère la souveraineté officielle de la région de Tarapacá, où se trouvent les gisements de salpêtre. Le Chili conquiert ainsi 200.000 km², dont 125.000km² appartenaient à la Bolivie qui perd son accès à la mer.

Exporation de mineraux, port de San Antonio Chili

A la fin du XIXe jusqu’au début du XXe siècle, les compagnies exploitant les mines au nord du Chili sont principalement privées et une relation entre amour et haine s’installe entre les dirigeants politiques et les exploitants industriels. D’abord, l’exploitation minière assure au gouvernement chilien une rente et la création de nombreux emplois, et en retour les firmes reçoivent des droits de douane et d’exportation très favorables de la part du gouvernement. En revanche les entreprises installées, souvent étrangères, développent un « capitalisme colonial » et le gouvernement chilien finit par avoir moins d’influence et de pouvoir que les firmes minières.

Mine de cuivre de Mamiña

L’économie minière et celle du pays sont étroitement liées, puisque les exportations représentent une part significative du PIB du pays. Cela est d’autant plus accentué qu’entre 1885 et 1930, le gouvernement adopte une “culture de l’emprunt”. Cela veut dire que lorsqu’il est dans le besoin, le gouvernement chilien a régulièrement recours à des emprunts auprès de ses partenaires, à commencer par le Royaume-Uni qui l’a soutenu durant la guerre du Pacifique. Ainsi, entre 1885 et 1914, la somme des emprunts chiliens est estimée à 50 millions de livres sterling. Alors que les recettes générées par la production de Lithium chutent en 1920, le gouvernement accumule les emprunts, à la fois pour rembourser les emprunts précédents et pour pouvoir investir dans les infrastructures publiques du pays.

Matières résiduelles de la mine

En somme, depuis le XIXe l’économie du Chili a décollé grâce à la découverte et à l’exploitation des réserves naturelles de cuivre, argent, or, salpêtre, et autres minéraux. De nombreux emplois ont pu être créés, et le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté n’a cessé de diminuer.

Mine de cuivre Carmen de Andacollo

De nos jours, l’économie minière permet au Chili d’avoir moins d’un tiers de sa population sous le seuil de pauvreté, avec environ 400.000 emplois générés par l’industrie. En 2016, les recettes générées par le secteur ont quadruplé, rangeant le pays dans le top 2 des pays les plus stables économiquement en Amérique latine. En 2021, après la pandémie de Covid19 qui avait engendré une baisse de la croissance, le Chili réussit à relancer sa croissance grâce à une hausse historique du prix du cuivre, métal qui représente 10% du PIB du pays.

Crime contre l’environnement pour certains, synonyme d’emploi pour d’autres, les exploitations minières posent un problème écologique et sanitaire majeur pour les populations vivant dans la région. Le cas de la cuve de déchets miniers Del Mauro, l’une des trois plus grandes réserves de déchets au monde, est un bon exemple de ce déséquilibre. Tandis que la mine de Minera Los Pelambres assure du travail à la population et contribue à la croissance économique du pays, les risques que représentent les déchets miniers sont extrêmement conséquents. La construction de la cuve a causé l’assèchement de 28 des 32 affluents qui apportaient l’eau nécessaire à l’agriculture et l’élevage local, rendant ainsi impossible toute activité agricole. La dépendance économique du pays aux ressources minières couplée à la puissance politique des entreprises d’exploitation rend le bras de fer entre populations locales et les géants industriels fort inégal.

Mine Los Colorados, commune de Huasco, mine de fer, Chili

Il y a des mines, actuelles ou abandonnées, qui se visitent. Parmi celles-ci, la plus connue est la mine de Chuquicamata qui se trouve dans la région d’Antofagasta, dans le nord du pays. Il s’agit de l’une des plus grandes mines de cuivre à ciel ouvert du monde, et elle se visite encore aujourd’hui. Dans la région de Tarapacá, au nord de la mine de Chuquicamata, il est également possible de se plonger dans l’univers minier du XXe siècle en visitant les célèbres mines désertées de Santa Laura et Humberstone. On y extrayait du nitrate de potassium, aussi appelé salpêtre, mais à la suite de difficultés liées à la concurrence, les deux sites ont fermé leurs portes en 1960. Classées au patrimoine historique de l’humanité en 2005, ces deux mines fantômes permettent au visiteur de s’immerger dans un décor figé par le temps et de s’imaginer ce à quoi le monde d’un mineur devait ressembler à l’époque. Et c’est aussi dans la région de Copiapo que l’on peut visiter plusieurs mines, des plus anciennes aux plus récentes, en pleine activité. On y trouve aussi deux musées sur la géologie très complets.

Mine Carmen de Andacollo

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