Adrienne Bolland, « déesse des Andes »

Française née à Arcueil en 1895, Adrienne Bolland est connue et reconnue dans le milieu de l’aviation pour son exploit dans la cordillère des Andes au début du XXe siècle. Téméraire et déterminée, elle obtient son brevet de pilote en 1920, après quelques semaines de cours de pilotage seulement. Ses débuts dans l’aviation sont déjà marqués par des records : elle devient, la même année de l’obtention de son brevet, la seconde femme à traverser la Manche en avion après l’américaine Harriet Quimby.  

Elle fait partie des rares pilotes de l’époque à réussir à faire face aux vents puissants de la cordillère des Andes, et est la première femme à la traverser. Avec son Caudron G.3, un avion pourtant insuffisamment performant pour braver les hautes altitudes andines, elle réussit l’exploit de voler de Mendoza à Santiago du Chili, avec un récit plus qu’intriguant. Quelques jours avant son décollage, à Buenos Aires, elle avait fait la rencontre d’une femme pour le moins troublante, lui indiquant de prendre le passage de gauche lorsqu’elle survolerait un lac en forme d’huître, et d’éviter celui de droite qui lui offrirait une mort assurée, bien que cette voie puisse lui paraître plus facile à survoler. Au moment où Adrienne Bolland survole un lac en forme d’huître, et qu’elle s’apprête à poursuivre à droite, elle repense aux paroles de cette femme et décide alors de suivre son conseil. Elle sera la seconde à réussir la traversée, alors que beaucoup de pilotes avant elle avaient trouvé la mort dans cette aventure périlleuse et glaciale. 

Alors qu’elle atterrit saine et sauve à Santiago du Chili le 1er avril 1921, elle est accueillie par le président de la République de l’époque, à défaut d’être acclamée par l’ambassadeur de France au Chili, qui crut à un poisson d’avril. 

Pendant la seconde guerre mondiale, Adrienne Bolland s’engage dans la résistance de la zone occupée, où elle se charge de missions d’identification de terrain et de renseignement pour les Forces françaises libres. Féministe, elle lutte également en faveur du droit de vote des femmes.  

Adrienne Bolland décède le 18 mars 1975 à Paris, quelques années après être retournée dans les Andes à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa traversée, voyage offert par Air France.