La Difunta Correa

La légende de la femme abandonnée est née en Argentine, et s’étend jusqu’au Chili et en Uruguay.

La légende de la Difunta Correa trouve ses racines dans les classes populaires du nord de l’Argentine, plus particulièrement dans la province de San Juan dans la seconde moitié du XIXe siècle. Deolinda Correa, jeune épouse et mère, suit son mari recruté par les troupes de Facundo Quiroga. Harassée, elle meurt de soif dans le désert en compagnie de son nourrisson. Les muletiers du coin la trouvent sans vie avec son bébé encore vivant, qui a survécu en tétant sa mère. Émus, les habitants ont construit un autel en son hommage. L’histoire prend de l’ampleur lorsqu’un berger pria sur la tombe de Correa dans l’espoir de réunir son troupeau perdu, et le retrouve peu de temps après. La nouvelle s’étend dans le pays et au-delà des frontières.

Cette légende atteint le Chili dès 1975. L’autel d’origine se trouve en Argentine, dans le village de Vallecito, mais il est possible de voir sur le bord des routes chiliennes divers autels aménagés avec statue de Deolinda, bouquets de fleurs et écriteau explicatif. De même, de nombreuses bouteilles d’eau sont déposées en signe d’offrande afin que la défunte ne manque plus jamais d’eau.

Ce mythe se retrouve aussi dans la culture musicale. Los Difuntos Correa, groupe de musique rock chilien, s’est inspiré de la légende pour son nom de groupe, et a de même dédié une chanson en son honneur, ‘‘La mujer azul’’.