29 septembre 2022

 

Mondialement connus, les moaïs préservent pourtant aujourd’hui encore plusieurs mystères. Le volcan Rano Raraku, célèbre dans l’histoire de leur construction, est l’un des sites archéologiques les plus extraordinaires de la planète. Son cratère empli d’une lagune et ses flancs verdoyants masquent l’ancienne carrière des moaïs. Sur l’ensemble de l’île de Pâques, il s’agit du site où l’on rencontre le plus grand nombre de ces géants de pierre.

Volcan Rano Raraku

À l’aube, nous quittons la capitale chilienne et prenons la route en direction de la région du Maule. Nous En cette belle journée du mois de juin, nous décidons de ponctuer notre séjour à l’île de Pâques avec une visite aussi incroyable qu’incontournable : le volcan Rano Raraku. Situé au nord-est de la ville d’Hanga Roa, ce volcan se serait formé il y a plus de 300 000 ans. En Rapanui, « Rano » signifie que le cratère du volcan est composé d’eau et « Raraku » se traduit par « rayures », illustrant très certainement la composition rocheuse de la face sud du volcan.

Tout en suivant un petit sentier en terre balisé par des roches volcaniques, nous apercevons de part et d’autre une multitude de moaïs. Une légère brise nous accompagne vers un petit chemin sur notre gauche, où se trouve l’accès du cratère. Situé à moins de cent mètres d’altitude, le cratère est facilement accessible. La couleur ocre de la roche est surprenante et la lagune d’un doux bleu gris est captivante. Elles contrastent avec l’herbe d’un vert intense. L’étendue d’eau forme une ellipse d’environ 700 mètres de diamètre pouvant atteindre jusqu’à 4 mètres de profondeur. L’eau douce présente toute l’année provient de l’importante pluviométrie de l’île.

Flore du volcan Rano Raraku

De vastes masses végétales composées essentiellement de roseaux de totora soulignent les contours des rives, et quelques arbres viennent rythmer le paysage avec leurs rameaux épineux, offrant une inflorescence spectaculaire aux teintes corail. Le vent comme les eaux de la lagune sont calmes. Le paysage est si paisible qu’il nous est difficile d’imaginer qu’à une époque, le site fût l’un des principaux lieux d’activité de l’île, la carrière des moaïs. Face à nous de l’autre côté du rivage, nous devinons la silhouette de certains moaïs. Nous apprenons qu’il y en aurait près de 90, mais que seule une vingtaine serait visible, les autres étant de nos jours enfouis sous terre. Difficiles d’accès, ils se trouvent perchés sur une partie du flanc escarpé du volcan appelé « Kari Kari », point culminant du Rano Raraku qui s’élève à 160 mètres d’altitude. Tantôt allongée, tantôt à moitié ensevelie, chacune de ces statues semble s’être figée dans le temps dans une position qui lui est propre. Et ce n’est qu’en nous approchant de ces monolithes que nous prenons conscience de leur grandeur. Depuis cet emplacement escarpé formé par l’érosion marine, les moaïs dominent le cratère et admirent pour l’éternité la belle et douce lagune.

Les roches volcaniques du volcan Rano Raraku

Le volcan Rano Raraku offre une matière première unique sur l’île : une roche volcanique appelée le « tuf de Lapilli » dont la couleur originelle est jaunâtre. Il s’agit d’une roche poreuse dont l’accumulation de cendres volcaniques serait à l’origine de la formation. Ejectées lors d’une éruption et au contact de l’atmosphère, ces cendres se sont tout d’abord compactées pour ensuite se durcir. La tendresse de la roche facilitant sa taille, cela expliquerait la raison pour laquelle ce volcan en particulier aurait été choisi par les Rapanuis comme carrière de moaïs.

Des mille trouvés sur l’ensemble de l’île, près de quatre cents moaïs seraient aujourd’hui encore présents auprès du volcan Rano Raraku. Nous quittons alors le cratère pour rejoindre le sentier principal d’où nous sommes arrivés afin d’aller à la rencontre de ces autres figures. Tournant désormais le dos à la lagune, nous apprécions un instant le panorama qui nous est offert sur l’île et l’océan Pacifique.

Île de Pâques, Chili

Quelques pas auront suffi à nous plonger au cœur d’une multitude de statues, nous ne savons plus où donner de la tête : les moaïs parsèment la totalité des flancs du volcan. Allongés, debout, visibles partiellement ou bien dans leur totalité, certains se dressent fièrement devant nous tandis que d’autres sont restés enfouis dans les hautes herbes ou bien se cachent aux creux des parois rocheuses. Depuis celles-ci se détachent et se dessinent en effet de nombreuses niches et silhouettes que l’on devine en contre-bas. Nul recoin ne semble avoir été oublié d’être travaillé. Tout semble avoir été planifié au préalable afin de tirer au maximum profit de cette précieuse matière première. Comme en témoignent les cavités au-dessus de nos têtes, de multiples moaïs ont été extraits et menés jusqu’à leurs plateformes cérémonielles respectives nommées « Ahu » . Mais nombreuses sont les autres sculptures restées sur place et parmi elles, certaines sont restées inachevées.

Carrière des moais, Île de Pâques

Nous progressons tranquillement sur le sentier, sillonnant à travers des moaïs de toutes tailles et parvenons à rejoindre un groupe accompagné d’un guide. Tous, nous nous retrouvons ébahis face à deux gigantesques moaïs allongés à nos pieds. Grâce à ces géants immobiles, il a été possible d’étudier et de comprendre le procédé de leur conception.

Le guide commente et détaille chacune des étapes nécessaires effectuées minutieusement par les sculpteurs. Tout d’abord, il semblerait que les travaux dans la carrière aient débuté vers l’an 1000. Une fois le site repéré, la première étape consistait en l’obtention d’un rectangle dans la roche. Un espace était soigneusement laissé tout autour de celui-ci afin de permettre au sculpteur de se déplacer aisément autour de son plan de travail. Les « Toki », outils de basalte, permettaient de tailler à même la roche, et les « punga », outils en pierre volcanique étaient ensuite utilisés pour polir la statue afin d’obtenir une finition propre. Ces différents outils ont été récoltés et exposés à l’entrée du site, nous irons les observer de plus près à la fin de notre visite. En premier lieu, c’est la tête du moaï qui était dessinée, et plus particulièrement son nez afin d’apporter un équilibre et de donner un repère symétrique pour confectionner le reste de la sculpture. Bien que les moaïs paraissent tous être identiques à première vue, lorsque l’on s’attarde aux détails, chacun a finalement ses propres caractéristiques dont le résultat mène à un moaï unique. Une fois la sculpture terminée, le plus dur reste à venir : il faut la mettre debout et la déplacer jusqu’à son « Ahu », situé à quelques kilomètres de là. Plusieurs hypothèses ont été énoncées quant à cette étape ultime, et aujourd’hui encore, il est difficile d’affirmer avec certitude la véracité de l’une ou de l’autre.

Les moais les plus célèbres de l'Île de Pâques

Nous apprenons également que chaque moaï a un nom spécifique. Parmi eux, les plus célèbres sont le Tai Hare Atua, connu comme étant le premier moaï de l’île, le Piro Piro, le moaï au fin et grand nez accueillant les visiteurs sur le sentier principal, le Te Tokanga, le plus grand moaï ayant été sculpté, et enfin le mystérieux Tukuturi, un moaï agenouillé que l’on rencontre à la toute fin du parcours. Au bout du chemin, assis à proximité de ce dernier moaï, nous clôturons notre visite du site Rano Raraku face à une magnifique perspective sur le volcan Poike, l’océan Pacifique, et avec en contre-bas le célèbre Ahu Tongariki où reposent les 15 moaïs les plus connus de l’île. Nous irons à leur rencontre dès le lendemain matin au lever du soleil.

Séjour sur lÎle de Pâques

Magique, fascinant et recelant de mystères, le site du volcan Rano Raraku est une étape incontournable lors d’un séjour à l’île de Pâques. Sur les traces des volcans de l’île, nous vous invitons à ne pas manquer la visite du volcan Rano Kau, le grand frère de notre protagoniste situé au Sud de l’île, à proximité de l’aéroport. Et afin de compléter le processus de construction des moaïs, nous vous suggérons également de vous promener au cratère du volcan Puna Pau, situé à 6 kilomètres de Hanga Roa. Il s’agit de la carrière du Pukao, ces fameuses coiffes rougeâtres couronnant la tête des moaïs.

Claire Gaudouin

Carnet pratique

Quand y aller ? L’île de Pâques se visite toute l’année. Les dix premiers jours du mois de février a lieu le festival Tapati, les fêtes traditionnelles de l’île.

Comment y aller ? Vols directs journaliers depuis l’aéroport de Santiago du Chili. Compter environ 5 heures de vol. Depuis Hanga Roa, il est possible de rejoindre le site Rano Raraku en voiture, quad ou bicyclette. Compter une vingtaine de kilomètres.

Conseils de voyage : préférez la matinée ou la fin de journée pour visiter le site Rano Raraku, vous aurez de très belles lumières.

Un circuit ? Séjour sur l´Ile de Pâques ; Circuit sur mesure sur l’Île de Pâques

 

Diaporama

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