1er mars 2023
Observer les animaux en pleine nature magnifie toujours un voyage. Ce sont en général les souvenirs qui perdurent le plus et qui continuent de faire briller les yeux des voyageurs. Le Chili a ce privilège d’avoir une multitude d’espèces animalières, même dans les endroits les plus reculés comme le désert d’Atacama. Inspirants et fascinants, les animaux de l’altiplano apparaissent et disparaissent inopinément, comme s’ils faisaient partie du mirage du désert. On vous emmène vivre des moments uniques et hors du temps, à la rencontre des gardiens de ces étendues sauvages.
Notre périple débute à San Pedro de Atacama, qui sera le point de départ de toutes nos excursions durant notre séjour. À la vue de la route qui nous y amène, nous nous demandons si nous aurons la chance d’apercevoir quelques animaux ; car l’appellation ‘‘désert’’ prend effectivement tout son sens, nous sommes seules face à l’immensité.
Après une adaptation à l’altitude réussie, nous partons avec Viviana, notre guide, en direction des lagunes Miñiques et Miscanti, au cœur de l’altiplano chilien. Nous croisons quelques lamas, dispersés le long de la route. Ce camélidé est le plus connu et facile à observer dans les Andes. Pas farouche, il est domestiqué par les peuples andins depuis des siècles, ils lui vouent d’ailleurs un culte très ancré. Serait-ce l’origine de leur attitude quelque peu indolente ?
Nous apercevons au loin plusieurs groupes de vigognes, que nous espérons pouvoir contempler de plus près plus tard.
Nous continuons notre route pour atteindre les lagunes quand soudain, Viviana s’exclame « Ils sont là ! ». Nous tournons la tête à notre droite, et nous avons du mal à discerner de quoi il s’agit. Camouflés entre les touffes d’herbe, deux suris mâles sont en pleine recherche de nourriture. Leur démarche gracieuse ondule entre la végétation dorée, à la quête de graines et de petits insectes. Les suris, également appelés ñandú de la puna, vivent dans l’altiplano chilien et près des frontières péruvienne et bolivienne. Ils sont moins imposants que leur proche cousin le ñandú de Patagonie, avec un plumage plus sombre et contrasté.
Timides, nous devons les observer avec un peu de distance, sous peine de les faire déguerpir. Ceci n’estompe pas pour autant notre joie de les voir, une première pour nous !
Le lendemain, nous partons avec enthousiasme en direction du salar de Quisquiro. Arrivées à destination, nous sommes émerveillées par l’immensité des lieux, et nous décidons de faire une halte au bord du mirador. Nos yeux s’égarent dans les recoins du salar, tantôt sur ses rives, tantôt sur la glace mêlée aux minéraux, quand soudain l’une d’entre nous désigne discrètement de la main les roches situées juste en bas du mirador. Deux viscaches de la Sierra prennent un bain de soleil tout près de nous !
Cette espèce de rongeur vit dans les Andes altiplaniques. Leur pelage se fond parfaitement avec les éléments du paysage, si bien qu’il faut parfois se concentrer pour les distinguer. Si elles apparaissent somnolentes, les viscaches sont très agiles et se faufilent rapidement entre les rochers.
Notre voyage continue le lendemain, nous partons aux aurores pour tenter d’apercevoir les célèbres flamants roses de la laguna Chaxa. Il y a plus de probabilité de les rencontrer le matin que le soir. Et arrivées sur place, telle fut notre surprise ! Des centaines de flamants dans les environs de la lagune, accompagnés de quelques pluviers de la puna et avocettes des Andes.
Nous nous approchons des rives, et nous avons affaire au plus beau des spectacles : la danse nuptiale des flamants roses. Les flamants solitaires s’agroupent et défilent à l’unisson en tendant le cou le plus haut possible, à la recherche d’une partenaire. Une véritable représentation de ballet !
Nous sommes ébahies par la quantité de flamants, et surtout par leur tranquillité. Leur présence suffit amplement à sublimer la lagune. Actuellement, trois espèces de flamants sont présentes au Chili : le flamant des Andes, le flamant du Chili et le flamant de James. Nous remarquons que les trois espèces sont au rendez-vous, avec une majorité de flamants des Andes.
Nous restons longtemps à les contempler, de très près comme de loin, et nous repartons les yeux encore colorés par leur plumage rose.
Des animaux, nous en croisons encore bien d’autres durant notre voyage. Parmi les espèces les plus vues, on retrouve la vigogne. Emblématique de l’altiplano, elle est réputée pour sa précieuse laine, fine et douce. Si leur pelage se fond facilement dans les paysages, cela ne nous empêche pas de les distinguer. Nous pouvons ainsi sans peine les examiner dans diverses situations : courir en famille dans les plaines, se battre pour protéger leur territoire, se reposer cachées dans la végétation, se baigner dans les sources d’eau chaude…
Nous avons également l’exclusivité de voir à seulement quelques mètres de nous un petit qui s’aventure prudemment dans la rivière gelée Putana.
Le chemin qui mène aux geysers del Tatio est l’endroit idéal pour observer la faune aviaire. Nous découvrons de nombreuses ouettes des Andes, des sarcelles de la puna, des canards huppés ou encore des foulques géantes. Et c’est toujours un plaisir de pouvoir les voir dans leur environnement naturel et coexister entres les différentes espèces.
Bien d’autres créatures nous ont saluées durant notre périple, d’autres nous auront observées plutôt de loin, cachées dans les montagnes : guanaco, âne sauvage, renard ou encore puma, notre séjour dans le désert d’Atacama aura été plus qu’inoubliable !
Marilys T.