4 septembre 2023

 

Cela faisait des années qu’on l’attendait, et ce printemps austral 2022, le spectacle de la nature a de nouveau frappé : le désert d’Atacama est en fleurs ! Le temps de quelques mois, ce territoire le plus aride au monde devient un endroit privilégié. À la fois rare et éphémère, le phénomène cyclique du désert fleuri se manifeste à la suite de conditions climatiques spécifiques. Et la surprise est de taille car cette année, la floraison est particulièrement abondante.

Désert fleuri

Pour bien commencer le printemps, nous embarquons au petit matin du premier jour de ce mois d’octobre vers la ville de Copiapó, capitale de la IIIe région. San Pedro de Atacama jouit aussi de ce phénomène mais l’épicentre se situe plus au sud, dans la région d’Atacama – San Pedro appartenant à la région d’Antofagasta. Le soleil se lève tranquillement sur le désert au moment même où nous atterrissons. Depuis l’avion, nous pouvons déjà apprécier la vue sur les dunes de sable vêtues de leur plus bel apparat, de remarquables couvertures florales aux teintes variées. Le patchwork fleuri propose un éventail de couleurs allant d’un doux bleu à un fuchsia profond en passant par le jaune, le blanc, l’orangé ou encore le rouge. Nous n’avons qu’une hâte : arpenter ces terres arides aux tonalités contrastées.

Désert fleuri, guide

À la sortie de l’aéroport, nous retrouvons un couple d’amis dont le mari est originaire de la région. Nous ne pouvons être entre de meilleures mains pour le week-end. Ni une ni deux, nous voilà tous les cinq à bord de leur véhicule 4×4 prêts pour cette nouvelle aventure. Lunettes de soleil sur le bout du nez, bouteille d’eau bien fraîche en poche et carnet sur la flore endémique en main, le moteur se met en route. Nous baissons à l’unanimité les fenêtres de la voiture afin d’apprécier la brise matinale venant de la côte Pacifique. Les conditions météorologiques de ce week-end sont idéales, les pronostics annoncent un grand ciel bleu et une vingtaine de degrés sur l’ensemble du séjour. Mais afin d’apprécier cette métamorphose du désert, c’est un phénomène climatique bien distinct qui en est à l’origine. Entre juin et juillet, les quelques jours de précipitations n’ont été ni trop forts ni trop faibles pour mettre en marche la magie dès septembre. À l’origine de ces pluies se cache le phénomène El Niño. Il s’agit d’un courant côtier saisonnier qui engendre un réchauffement des courants marins du littoral produisant une hausse des précipitations hivernales. Cependant et pour la troisième année consécutive, nous avons eu affaire à son phénomène inverse : La Niña, une vague de froid. Ce phénomène inhabituel et inattendu fait de la floraison 2022 une année exceptionnelle.

Désert fleuri

Et c’est ainsi que tous les 5 à 10 ans, le désert offre en spectacle une grande diversité de fleurs. Ce seraient plus de 200 espèces végétales endémiques du Chili et dont 14 d’entre elles sont en voie d’extinction, qui fleurissent sur les sols arides du désert. Un point commun à ces végétaux : ils sont géophytes. C’est-à-dire qu’en période sèche, leurs bulbes restent enfouis sous terre, en état de latence. À la suite des précipitations d’hiver, elles s’épanouissent dès les premiers jours du printemps suivant. Les plus « connues » d’entre elles empruntent même les noms de la faune locale comme les oreilles de renard ou encore les pattes de guanaco. Bien que les fleurs leur volent la vedette, d’intéressants petits arbustes, succulentes et cactus cohabitent également sur ce territoire. Par ailleurs, le désert fleuri attire de nombreux pollinisateurs. Un défilé d’insectes nous accompagnera tout au long du week-end : de nombreuses sauterelles et papillons, mais aussi quelques lézards, oiseaux, scorpions et certains mammifères tels que les renards, les guanacos et de petits rongeurs.

Désert fleuri

Grâce à l’expérience et aux connaissances du terrain de notre guide, nous savons que les endroits les plus impressionnants pour observer ces tapis de fleurs se situent du nord de la ville de Copiapó jusqu’au nord de la ville de Vallenar, en passant par le Parc National Llanos de Challe et le Parc National Pan de Azúcar. Ayant déjà visité ce dernier à une précédente occasion, nous nous concentrons cette fois-ci sur les autres sites. Nous empruntons donc la route Panaméricaine en faisant cap vers le Sud, avec l’intention de nous arrêter au gré du vent, dès que l’envie nous chante. Le territoire à arpenter entre les zones côtières, intérieures et les montagnes est large : nous nous aventurons sur un terrain de jeu d’environ 160 kilomètres de long pour 80 kilomètres de large. Premier arrêt ? Une ligne de chemin de fer abandonnée reprenant vie grâce à d’élégants parterres de fleurs aux nuances roses, blanches et jaunes. Remarquables tant par leurs couleurs que par leur densité, ces champs fleuris présentent de douces tonalités printanières

Désert fleuri

À quelques kilomètres de là, nous sommes interpelés par d’immenses étendues éclatantes dont les teintes sont presque irréelles. Sous le soleil à son zénith, les fleurs viennent à briller. À l’approche de ce nouveau lieu, la surprise de ce duo blanc et fuchsia accroît la beauté du paysage. De loin, la floraison semblait compacte et dense, et finalement plus l’on s’approche d’elles, plus les fleurs se dressent fièrement solitaires et légères, en perpétuel mouvement dans le vent. Elles se distinguent les unes des autres par leur finesse et leur vivacité. Les autres visiteurs ont déserté les lieux pour aller déjeuner, nous laissant seuls avec nos pensées. Une agréable sensation d’être au bon endroit au bon moment nous traverse et laisse le temps en suspens.

Désert fleuri

Afin de préserver ces paysages aussi précieux que fragiles, quelques règles simples mais primordiales sont à suivre. Nous retrouvons en chemin plusieurs panneaux nous rappelant la présence de la faune et de la flore à respecter. Pour faire perdurer ce petit miracle de la nature, nous devons donc appliquer des gestes basiques tels que ne pas cueillir ni écraser les fleurs ou encore récolter leurs graines, et bien sûr prêter attention à la faune locale, sans la nourrir.

Désert fleuri

Il y a quelques années de cela, le sujet avait déjà été évoqué, mais c’est officiellement en 2023 que le désert fleuri s’est vu accorder le statut de protection le plus élevé possible en vigueur au Chili. Face à cet important écosystème à protéger, le gouvernement chilien a décidé de prendre des mesures à son sujet avec la création du Parc National du Désert fleuri.

Désert fleuri

Après cette vague fleurie, nous terminons notre périple au bord du Pacifique, par une ribambelle de petits villages de pêcheurs et de belles plages. Nous profiterons successivement de Bahía Inglesa pour dégourdir nos jambes dans ses eaux turquoise, de Puerto Viejo afin de déguster un excellent ceviche et enfin de Playa la Virgen pour admirer le coucher du soleil, marquant la fin d’une expérience aussi unique qu’insolite dont nous garderons en mémoire des souvenirs hauts en couleurs !

Claire Gaudouin

Nos circuits dans la région

Carnet pratique

Printemps Austral, entre début septembre et fin octobre – selon les années.

Par la route Panaméricaine.

Distances
La Serena : 330 km
Antofagasta : 540 km
Santiago : 805 km
San Pedro de Atacama : 835 km

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